Cinq clés pour réussir sa campagne de crowdfunding

Le crowdfunding présente bien des avantages face aux circuits traditionnels de financement. Mais comment s'assurer le succès de sa collecte de fonds ? Nicolas Dehorter, blogueur sur monartisteleblog.fr et auteur d'un guide du crowdfunding nous livre ses meilleures conseils.

Evidemment, ces règles ne vous assurent pas la réussite, tous les projets n’arrivent pas à rencontrer leur public, mais ils constituent les bases indispensables pour mettre toutes les chances de son côté.

1. Faites bonne première impression dès le départ

Votre projet, c’est votre vitrine. Faites le maximum pour créer la sympathie, mettre en valeur vos compétences et rédiger avec soin la présentation de son projet. N’ayez pas peur d’être direct : dire pourquoi vous voulez de l'argent, ce que vous allez en faire et quel en sera le résultat concret. En terme d’images, il faut donner à voir autant que possible le produit fini. Une photo d’une maquette de l’objet, une mise en scène d’une expo. C’est un aspect important : il faut permettre à chacun de s’approprier le projet et de savoir s’il a envie personnellement d’y contribuer.

Ce qui se conçoit bien s'énonce aisément - Nicolas Boileau

Ce rôle de séduction est d’autant plus important, que la philosophie du crowdfunding est encore mal connue. Même si des plateformes comme Kickstarter ou Ulule en France, commencent à être reconnues, le risque d’être spammé dès le premier contact est grand ! N’hésitez pas à envoyer des mails personnalisés (le copier-coller est évidemment à abolir) tout en renvoyant vos interlocuteurs vers votre site.

2. Mobilisez votre entourage

Pourquoi présenter son projet sur internet si c’est pour solliciter sa famille ou mes amis ? Cette démarche semble paradoxale au premier abord. Pourtant, c'est essentiel, comme l'explique Kickstarter :

Les internautes soutiennent des projets qui réussissent

Ainsi, lorsque l’on étudie les statistiques du site américain Kickstarter, on apprend que 43 % des projets présentés réussissent (taux enviable il faut reconnaître), mais surtout que 21 % des projets n’ont jamais obtenu ne serait-ce qu'une seule contribution. En fait, les chances de succès d'un projet grimpent à 52 % lorsque celui-ci passe le cap de la première contribution, et passent à 90 % lorsque le projet est financé à 30 % à l'approche de la dernière ligne droite. Autrement dit, plus le projet reçoit du soutient dès le départ, plus ses chances de succès sont grandes. C'est logique : la force d’une plateforme de financement participatif est de s’appuyer sur la puissance de recommandation des réseaux sociaux pour pouvoir agrandir le premier cercle de soutiens (amis, familles, proche). En d'autres termes, les relations humaines sont toujours aussi importantes, même sur les réseaux numérique. Connaître l’avis de ses proches, bénéficier de leurs relations, sera toujours plus efficace (surtout en France) que des mailing sauvages. Comment imaginer convaincre des inconnus, si vos proches ne vous font pas confiance ?

3. Soyez créatifs !

Il vous faut établir une stratégie, qui non seulement va attirer l’attention des internautes, mais doit aussi leur donner envie de vous suivre, et même mieux : les inciter à participer à votre projet. La réussite passe autant par un message réussi, une histoire sympathique, que par les contreparties que vous proposez. Les américains l'ont bien compris, il est important de dépasser la simple relation virtuelle. Pour cela, les idées les plus simples et les plus proches des internautes sont souvent les meilleurs… Cette volonté passe souvent par une vidéo, qui met un peu à nu (au sens figuré...) le porteur du projet et communique son engagement, son ambition.

De l’audace, toujours de l’audace, rien que de l’audace !

En ce qui concerne les contreparties, les possibilités sont immenses : œuvres en petits formats, œuvres dédiés, dédicacées, proposer des cours, des rencontres, de leur montrer comment vous travaillez… Un bon moyen de trouver l’inspiration, est de regarder ce que font les autres. N’hésitez donc pas à surfer sur des sites de crowdfunding, y compris dans d’autres domaines artistiques que le votre, et repérez les bonnes idées, ou au contraire ce qui ne marche pas. Ensuite, demandez-vous ce que vous aimeriez obtenir, et offrez-le. Ce qu’il faut avoir à l'esprit avant de se lancer, c’est que la souscription n’est pas qu'une forme de mécénat. Si l’on peut l’associer à de l’aide à la production, elle demeure un acte commercial : « à ce prix préférentiel de souscripteur, vous aurez telle chose. »

4. Préparez-vous au marathon

Si le crowdfunding peut-être une véritable rampe de lancement, il ne faut surtout pas imaginer que le « travail » s’arrête à la présentation du projet sur la plateforme. Au contraire, gardez à l’esprit qu’il s’agit d’une véritable campagne ! Il va falloir la suivre, l’alimenter, répondre aux questions, ne pas avoir peur de relancer sa communauté, réussir à toucher les différents cercles, en s’intéressant en priorité à ses proches, qui sont véritablement la base de la fusée. n'ayez pas peur de communiquer, de solliciter vos contacts à travers les réseaux sociaux, et utilisez l’emailing, qui sera votre meilleure arme. C’est une vraie démarche qui demande de l’investissement.

5. Soyez positif et sachez remercier

Même si rien n’est magique dans le crowdfunding, ça fonctionne tout de même beaucoup mieux quand on donne pour mieux recevoir. Il faut donc être créatif et pas se contenter de reproduire d’anciennes formules (j’achète un exemplaire sur une galerie web), ni de s’attendre à de la philanthropie de la part des participants. En revanche, remerciez autant que vous pouvez votre communauté, et n’oubliez pas que ce n’est pas fini tant que le compte à rebours n’a pas sonné. Retrouvez la seconde édition du Guide du crowdfunding de Nicolas Dehorter sur Bibliocratie : 130 pages d’analyse, de conseils et de témoignages. Version améliorée d'un article publié sur Presse-Citron.net Crédit illustration:

Leonard John Matthews